PARIS (m) francisco lachowski - compliqué/coloc' (libre)

Billie-Jean E. Stanford; colocataire.
J'ouvre les yeux et les referme aussitôt, aveuglée par le soleil qui chauffe la pièce. Je peste mentalement contre Maxime, qui a encore oublié de fermer les volets du salon. Je porte lentement une main devant mes yeux pour les protégés et les ouvrir tranquille. Je note avec satisfaction qu'aucun tressautement n'agite mes doigts et esquisse un sourire. Rien de tel pour vous mettre en forme dès le matin ! Je me tourne sur le côté et me redresse sur le champ, surprise de ne pas être tombée. J'étais persuadée de m'être endormie dans le canapé du salon, après une soirée plus qu'arrosée avec Maxime. J'avais quasiment oublier ce qu'on fêtait une heure après le début de la fiesta. Et bien sûr, j'étais rentrée ivre morte au bras de mon colocataire. Je m'étais effondrée dans le canapé pendant qu'il fermait la porte à clé pour la nuit et m'étais aussitôt endormie. Mais alors... Je balaie la pièce du regard, une main tenant mon crâne dans lequel Big Ben s'en donne à cœur-joie. Et je découvre Maxime, affalé dans le fauteuil défoncé, une couverture sur les genoux et un bouquin ouvert à cheval sur la cuisse. Allons bon...

Maxime et Billie-Jean, Billie-Jean et Maxime. Ou comment Paris et New-York se retrouvent à vivre sous le même toit. Entre eux, c'est fusionnel, à la vie à la mort, frère et sœur de sang, tout ce qu'on veut. En rencontrant la jeune femme, secouée de tremblements, dans la salle d'attente de l'hôpital, Maxime ne s'attendait vraiment pas à trouver chez cette américaine au bord du gouffre une version féminine de lui-même. Brisée par la maladie et le cocon familial qui l'étouffe, elle se débat pour garder la tête hors de l'eau. Lui, éternel incompris et artiste raté, torturé, qui s'offre en pâture aux méandres de l'histoire. Protecteur envers sa petite new-yorkaise encore perdue, c'est à se demander s'il n'est pas amoureux d'elle, et elle d'affirmer que non, que c'est impossible, tout en rougissant. Car même si elle est allergique aux relations humaines et qu'elle refuse de s'attacher, il faudra bien qu'un jour Billie-Jean trouve quelqu'un pour partager son fardeau.